L’Escadre RUSSE port d’Ajaccio 1er novembre 1893
L’Escadre RUSSE port d’Ajaccio 1er novembre 1893
A faranu i Russi ! « les russes le feront » Cette expression du jargon populaire qui signifie n’attendons pas que d’autres le fassent pour nous,est encore utilisée par les vieux ajacciens. Elle daterait de le venue dans le port d’Ajaccio de l’escadre impériale Russe, le mercredi 1er novembre 1893 dans le cadre de l’alliance Franco Russe chargée de contrer les projets hegemoniques de l’Allemagne de Guillaume II, les russes les marins du tsar Alexandre III « allaient le faire » allaient soutenir la revanche française face aux prussiens.
L’accueil d’Ajaccio au contre Amiral Avellan, ses officiers, ses marins (un d’eux décédera à l’escale ajaccienne et est enterré au cimetière le marin Didvick Yann) fut fastueux. La pluie de la nuit a bien aidé les balayeurs a rendre rues, places et arbres prêts au grand pavois, les drapeaux tricolores sortent des fenêtres comme par enchantement, la mairie et le marché aux poissons sont tendus d’oriflammes, sur les quais face à l’escadre mille mats ornés de flammes et de trophées aux armes de la ville,seuls manquent, pour l’instant les mille cinq cent drapeaux russes commandés par la municipalité, le Courrier d’Afrique n’est pas encore là, ils seront distribués des son arrivée ! Après Paris Lyon Marseille et Toulon, c’est à Ajaccio que l’escadre russe rend une visite surprise alors qu’elle reprenait la route de la Grèce, sans doute un ordre du tsar soucieux d’honorer la ville qui a vu naître Napoléon ou..et ; …feu son ambassadeur Pozzo di Borgo. Le maire de l’époque Pierre Petreto ne manquera ni d’éloquence, ni d’arrières pensées tel était son discours « OUI la ville d’Ajaccio aime la russie et son voeu le plus cher serait de voir, même au prix des plus grands sacrifices, de voir son beau port devenir le port d’attache de votre nation en méditerranée » ( histoire à méditer, pour nos décideurs de l’ATC encore aujourd’hui beaucoup d’entrepreneurs adhéreraient à cette idée…). Que dire des envolées de patriotisme lyriques du quotidien LE DRAPEAU (situé 19 cours Napoléon, valeur 5 centimes), la plume du CONTE MULTEDO titrait DOBROPOJOLOWAT! Soyez les bienvenus! entamait son ode par Hourra pour l’escadre Russe! Hourra pour L’AMIRAL AVELLAN! Hourra pour sa majesté l’empereur Alexandre! et concluait par Gloire à sa majesté Alexandre hommage profondément respectueux à sa noble et gracieuse compagne l’impératrice de Russie, Honneurs aux officiers, marins, soldats russes, Vive la Russie, Vive la Françe Vive la Corse, Vive Ajaccio.
Le nid, d’où prit son vol l’aigle des Bonaparte salue avec amour le pays ou plane l’aigle des Romanoff ! Une hospitalité plus que remarquable qui provoqua la venue l’année suivante du Grand Duc Georges a bord de L’almirant Kornnilov qui aura droit a son hymne sur la place du diamant, une excursion en « trinichellu » à Vizzavona et un « spuntinu » au lieu dit prattitondu de la plaine de Peri, ouvrant ainsi la voie aux premiers touristes russes (on en redemande) voir aux réfugiés du RION…