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Le petit monde de monsieur POULARDIN

Le petit monde de monsieur POULARDIN

Après sa sortie en librairie au debout de l’été, « Monsieur Poulardin » franchit un palier supplémentaire et monte faire son show sur les planches du palais des congrès les 21, 22, et 23 Décembre prochains pour créer l’avènement tant attendu par le tout Ajaccio.
Un petit groupe de comédiens de métier, l’apport d’une Angèle Mozziconacci plus «Angèle» que jamais et le génie brut d’une brochette sacrément pimentée de figures locales, le petit monde de Monsieur Poulardin reflétera 3 soirées durant la caricature d’une certaine idée d’Ajaccio a travers le prisme de déformant de l’humour et de la macagna sur des textes de Michel Ciccada et de Jacques Antoine Villanova dit «Angèle Mozziconacci».

Dans le petit monde de Monsieur Poulardin les histoires sont aussi vraies que la vie
même et si vraies que l’ajaccien digne de ce nom s’y reconnaîtra avec son entourage.
Notre Homme n’est pas un personnage fictif, il existe en chair et en os et pèse de toute sa notoriété et son influence sur le quotidien de la ville.
Ici, ou il se passe beaucoup de choses qui ne se passent pas ailleurs, vous l’avez sûrement vu ou reconnu au volant de sa Mercedes, ou bien alors quelqu’un de vos proches vous a obligatoirement narré la dernière histoire à la mode dont il est l’inévitable protagoniste.
Dans ce petit périmètre de la Corse occidentale, entre Punta et grande bleue, la Poulardin mania distille sa cocasserie et sa truculence et souffle son esprit de macagna, héritage oral de son Carrughju drittu , de sa Calata et de son San-Carlu .
Depuis des temps immémoriaux, l’ajaccien éternel dispetosu et macagneur met toutes les ressources de son génie fantasque et farfelu au service de ses aspirations de jeune homme pour qui la vie est une fête et une grande scène de théâtre.
Ne soyez par surpris qu’une personne bienveillante et transcendante veille depuis le ciel sur ses ouailles turbulentes, que deux hommes s’insultent sans haine, sportivement, et qu’a la fin les deux enragés se réconcilient et s’enlacent dans un grand élan de fraternité. Mauvaises pensées, étalement d’hémoglobine et violence gratuite ne sont pas de mise chez Monsieur Poulardin, seul l’humour, rien que de l’humour vient flatter nos esprits d’ajacciens a travers le miroir grossissant de nos us et coutumes. Encore une petite chose, avant d’entrer dans le vif du sujet: s’il y a un président de tribunal ou un avocat qui se sentent offensés par la caricature de leur prétoire, il leur est permis d’expectorer de tout leur souffle un réquisitoire dénonciateur ; s’il y a un employé municipal ou un descendant de la respectable famille Castagnoni qui eux aussi soient offensés, il leur est également permis de le faire savoir ; mais si quelqu’un se sent offensé par les dires et faits de Monsieur Poulardin, personne n’y peut rien, parce que ce n’est pas Monsieur Poulain qui parle, mais Ajaccio dans son intégralité, c’est a dire la voix et l’âme de la cité impériale.
Monsieur Poulardin part à l’assaut de la mairie, du tribunal, et de la citadelle Castagnoni.
Ils sont cinq bagnards sortis tout droit d’un album de Luky Luke , Rantanplan en moins, avec leurs drôles de physiques disparates mal assortis les uns aux autres. La nature étant la matrice de tous les goûts , on retrouvera là le petit a l’air teigneux , le grand filiforme à la carcasse dégingandée, l’inévitable « ventripotent » de la bande , le joyeux a l’éternel sourire beat et enfin celui qui dégage un ascendant certain sur tous les autres. Chacun y reconnaîtra Charlot « di i finughjetti » avec sa petite taille, sont teint blafard, sa queue de cheval de maquereau napolitain son corps malingre et son regard de voyou sicilien, Alain pizza à l’allure élancée bien connue des clients de Pizza foot les soirs de matchs, Paulo du « Cricu » sa placidité de ruminant et son corps de mastodonte, Zimaco avec son visage rieur d’enfant espiègle et influençable emblématique des supporters «rouges et bleus» et Angele Mozziconacci sans sa perruque et sa veste bleue mais avec sa verve et son langage coloré de «Carrughju».
Avec la participation de Frederique Maroselli pour la mise en scène, l’aide de Jean Benoît, Jean Marie et Sandra tous trois comédiens confirmés, de Gilles le policier zélé, de Mathias du « Neptune » en Chirac plus véhément que jamais, du jeune gréviste de la SNCM, de Sylvie dite « Nenette » parfaite en employée de mairie jusqu’aux bouts des ongles et de ses protubérances mamellaires,de Christophe Boulet ayant trouvé dans «u mutu» un rôle a sa vraie mesure révélant les fondements véritables et authentiques de sa nature profonde, et sans oublier l’ombre planante et omniprésente de Michel Ciccada, voila une distribution d’ajacciens de souche et d’adoption pour une pièce de théâtre faite par les ajacciens pour les ajacciens.. Monsieur poulardin nous devait au moins cela. En trois volets, «Monsieur Castagnoni», «le tribunal» et «la mairie», c’est tout un pan de l’humour local et de certains de ses grands classiques qui sont passés en revue par un Monsieur Poulardin de gala incarné par une Angele Mozziconacci trouvant la un terrain d’expression parfait pour son talent inné de «puttachji» Ajaccienne. Avec «Monsieur Castagnoni», la séquence nostalgie est enclenchée, celle de cette époque ou les enseignes du cours se nommaient Battiloni, Sicurani, Minighetti et Castagnoni.
Comme disait le couplet «é Minighetti accantu a Castagnoni, é Castagnoni accantu a Minightti, é Minighetti disques micro sillons et Castagnoni chaussures à crampons».
Tout le monde connaît le bon mot de feu Monsieur Castagnoni, Dieu ait son âme «entrez par mon devant , mon derrière est en réparation». Monsieur Poulain se retrouve embauché dans ce temple poussiéreux de la chaussure ajacciene et il va sans dire que dans cette ambiance surannée et compassée l’espièglerie et la vivacité du personnage vont faire des étincelles.
Jeux de mots, gags, quiproquos vont se succéder au grand dam du pauvre Monsieur Castagnoni depassé par les évènements, coincé qu’il est entre son employé turbulent et sa clientèle composée d’un enfant en bas age chaussant du 46 et d’un homosexuel recherchant une taille 36 fillette pour courir a Campo dell Oro. Des générations entières d’ajacciens retrouveront la le cadre familier «d’un magasin a grande réputation qui vend des chaussures de 14/18».
Dans le «tribunal» et la «mairie» , c’est le monde des technocrates et des fonctionnaires de la justice qui ne s’en sorte pas toujours indemne face aux assauts cinglants et corrosifs de la poulardinite aiguë. Monsieur Poulain s’exclamant à la cantonade en pleine salle d’audience «à huis clos ni jamais de la vie je serai jugé à Ajaccio» , donne le ton de la gigantesque cacophonie poulardinesque qui va s’ensuivre. Face à des magistrats professionnels et à la rigueur de textes de lois, le ton familier et les mimiques désopilantes des accusés transformeront l’espace sacré du tribunal en salle de classe de potaches déchaînés. Tout y passe, depuis la tentative de corruption jusqu’à l’apparition hilarante du «Mutu», personnage incontournable de la réalité ajaccienne dans une incarnation plus vraie que nature. La «mairie» quant a elle est brocardée dans les règles de l’art.. Angèle Poulardin en premièr édile très convaincant, Mathias et «Nenette» en grattes papiers fidèles a l’image que l’on s’en fait portent l’ironie a son comble. Poulardin n’a pas son pareil pour dénoncer des aberrations et profiter d’une mécanique et de ses failles. Il est la victime et le produit d’une culture de la débrouille et d’un système D favorisant les plus astucieux et les plus opportunistes. Son art et son génie auront étés de déplacer les frontières de «l’ajaccienement correct» dans les sphères de l’humour grisant et revigorant.
Héritier de Noêl Rocchiccioli et de la folle épopée de Tintin Casemac, avec lui impossible ne sera jamais ajaccien. Le Poulardin est le compagnon de la poularde, volaille que l’on engraisse pour la table. En ses prochaines réjouissances de fin d’année, venez nombreux au palais des congrès pour déguster ce curieux volatile a la mode ajaccienne. Le chef Michel nous a concocté un Poulardin gratiné dans sa salve d’applaudissements et ses fous rires incontrôlés accompagné d’un rouge de plaisir cuvée spéciale 2005. A consommer sans modération !

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